Construire une maison représente le rêve d’une majorité de Français. Mais pour y parvenir, calculer et prévoir son budget est essentiel. Sans quoi le rêve pourrait bien tourner au cauchemar…
Trop de personnes sous-estiment en effet les coûts liés à la construction d’une maison. Aussi est-il capital d’établir un plan de budget réaliste avant d’entamer vos démarches.
La préparation du budget
Il vous faudra tout d’abord établir le plan de financement de votre projet. Pour ce faire, vous pouvez solliciter votre banquier mais également votre maitre d'oeuvre ou votre architecte, selon les personnes impliquées dans la construction.
Une fois définis vos apport(s) personnel(s), emprunt(s) ou autre aide(s) financière(s), vous devrez alors répartir votre budget global selon les différents postes, entre le prix du terrain, de la maison et les autres frais incontournables. Entrons dans le détail.
Les frais liés au crédit
Le crédit immobilier engendre, comme tout crédit, des frais au-delà des modalités de remboursement fixées.
- Les frais de dossier : ils représentent entre 1 et 1,5% du montant du prêt principal et sont bien souvent négociables. Vous pouvez ainsi obtenir une remise sur ces frais comprise entre 20 et 50%.
- Les intérêts intercalaires : au fur et à mesure du déblocage de vos prêts, les remboursements des sommes vont s’accompagner du paiement de leurs intérêts. Votre banquier peut vous aider à les prévoir, et vous pouvez ici aussi négocier avec lui.
Les frais liés au terrain
- Depuis le 1er octobre 2020, en cas de vente d'un terrain non bâti constructible, une étude géotechnique préalable (une étude de sol G1) doit être fournie par le vendeur. Cette étude de sol est également obligatoire pour la conclusion de tout contrat ayant pour objet des travaux de construction d'une maison (étude de sol G2). De manière générale, elle vous coûtera environ 1500 euros.
- Les frais de notaire : ils se répartissent en général en émoluments et en droits d’enregistrement. Comptez environ 8% du prix d’acquisition pour un terrain de taille moyenne.
- La mise en viabilité : ces frais (réseautage d’eau, d’électricité, de gaz, de téléphone,…) sont le plus souvent inclus dans le prix du terrain pour les lotissements.
Pour les parcelles isolées, les prix dépendent surtout de la distance entre les limites du terrain et les équipements à raccorder mais ils se révèlent souvent exorbitants.
- La commission de l’agence immobilière : souvent incluse dans le prix du terrain, mieux vaut s’en assurer dès le premier contact avec le vendeur.
- Le bornage : capital pour les parcelles isolées, son coût est le plus souvent à la charge du vendeur, mais pas dans 100% dans cas. Faites-le préciser au plus vite.
Les frais liés à la maison
- Le permis de construire : il s’agit d’une procédure gratuite si vous vous occupez de tout, mais vous devrez présenter le dossier préparé par l’architecte pour l’obtenir, dans le cas d’une maison excédant les 150 m². Ce dossier vous sera bien sûr facturé, à un prix variant entre 3000 et 6000 euros.
- L’assurance dommages liée à l’ouvrage (ou « dommages-ouvrage ») : elle est souvent élevée et représente entre 1,75 et 2,5% du prix de la maison. En revanche, elle vous garantira le remboursement et la réparation de tous dommages pouvant se produire après la fin du chantier, sans devoir faire appel à la justice.
- Attention tout de même : cette assurance ne couvre pas les risques de non-achèvement éventuellement liés à une défaillance des entreprises.
Les frais de voirie, de réseaux et de distribution : interviennent après la mise en viabilité. Ils concernent directement les raccordements, l’évacuation des eaux de pluie ou encore les chemins d’accès à l’entrée et au garage.
- Les dépenses mineures : mineures mais incontournables, comme la pose des différents compteurs ou de câbles supplémentaires.
- Les finitions : elles sont souvent exclues des tarifs annoncés, alors pensez-y rapidement… Revêtements de sol dans les chambres, peintures, meubles bien sûr, équipements de cuisine, clôtures,...
Au-delà des finitions, il est souvent conseillé de prévoir un budget « matelas », vous permettant de couvrir les frais inattendus. Selon vos moyens, tentez de consacrer entre 5 et 10% de votre budget à ces fins.
Les différentes taxes
- La taxe locale d’équipement (ou TLE) : elle est déterminée en fonction de la surface totale de votre maison, des prêts obtenus et du taux appliqué par la commune concernée.
Vous la paierez en deux fois, d’abord dix-huit mois après l’obtention du permis de construire, puis dix-huit mois après le premier paiement. En moyenne, cette taxe s’élève à environ 1500 euros, et peut grimper jusqu’à 5000 euros.
Il faut souvent y ajouter la taxe du Caue (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement), la TDENS, la taxe départementale des espaces naturels sensibles, ainsi que la RAP, la taxe de la Redevance d'Archéologie Préventive .
- La taxe de raccordement à l’égout : c’est la mairie concernée qui vous précisera son montant.